Évaluation de l’incidence du Plan des niveaux d’immigration 2025-2027
Dans ce rapport, on estime l’incidence économique qu’auront, en fonction de scénarios démographiques, les nouvelles politiques d’immigration présentées par le gouvernement dans le Plan des niveaux d’immigration 2025-2027.
Résumé
Le 24 octobre dernier, le gouvernement a publié son Plan des niveaux d’immigration (PNI) 2025-2027[^1], lequel énonçait des cibles d’admissions de résidents permanents et, pour la première fois, des cibles pour les étudiants internationaux et les travailleurs étrangers temporaires.
Pour ce qui est des résidents permanents, le Plan prévoit une baisse des admissions, qui passeront de 464 265 en 2024 à 395 000 en 2025, à 380 000 en 2026 et à 365 000 en 2027. Pour les résidents non permanents (RNP), le Plan énonce des cibles d’arrivées visant à réduire le nombre de RNP à 5 % de la population du Canada d’ici la fin de 2026.
Ces nouvelles cibles de migration internationale représentent une révision à la baisse de 3,2 % des projections démographiques du Canada, révision qui se traduira par 1,4 million de résidents de moins à la fin de 2027.
Globalement, nous estimons que le PLI 2025-2027 entraînerait une réduction de 1,3 milliard des heures travaillées en 2027, et que 93 % de cette réduction serait attribuable au choc démographique. Cette baisse susciterait à son tour une réduction du Produit intérieur brut (PIB) réel atteignant 1,7 % en 2027. Toutefois, en raison du choc démographique important qu’il entraînerait, le PLI 2025-2025 se traduirait par une hausse du PIB par habitant se chiffrant à 1,4 % en 2027.
Dans l’ensemble, nous estimons que les nouvelles cibles d’immigration entraîneraient une baisse du PIB nominal – l’indicateur le plus large de l’assiette fiscale du gouvernement – de l’ordre de 37 milliards de dollars en moyenne sur les trois prochaines années.
Contexte
Le 24 octobre dernier, le gouvernement a publié son Plan des niveaux d’immigration (PNI) 2025-2027, lequel énonçait des cibles d’admissions de résidents permanents et, pour la première fois, des cibles pour les étudiants internationaux et les travailleurs étrangers temporaires.
Pour ce qui est des résidents permanents, le Plan prévoit une baisse des admissions, qui passeront de 464 265 en 2024 à 395 000 en 2025, à 380 000 en 2026 et à 365 000 en 2027. Pour les résidents non permanents (RNP), le Plan énonce des cibles d’arrivées visant à réduire le nombre de RNP à 5 % de la population du Canada d’ici la fin de 2026.
Afin de mesurer l’incidence de cette nouvelles politique d’immigration, les deux scénarios démographiques suivants ont été établis :
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Le scénario du statu quo, dans lequel la politique d’immigration resterait inchangée. Dans ce scénario, les admissions de résidents permanents resteraient d’environ 500 000 par année, et la population de résidents non permanents se stabiliserait, de telle sorte que la population du Canada atteindrait 42,8 millions de personnes à la fin de 2027.
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Un scénario contrefactuel qui postule l’atteinte des cibles du PNI 2025-2027. Dans ce scénario, la population du Canada atteindrait à peu près le niveau actuel (41,4 millions de personnes) à la fin de 2027.
La comparaison des deux scénarios (figure 1) montre que les nouvelles politiques d’immigration se traduisent par une révision à la baisse de 3,2 % des projections démographiques du Canada, ce qui équivaut à 1,4 million de résidents de moins à la fin de 2027.
Dans le présent rapport, le DPB utilise ces deux scénarios démographiques pour estimer l’incidence économique des nouvelles politiques d’immigration présentées par le gouvernement dans le PNI 2025-2027[^2].
Bureau du directeur parlementaire du budget
Statistique Canada
Bureau du directeur parlementaire du budget
Statistique Canada
Évaluation de l’incidence économique
Selon les deux scénarios, la population projetée du Canada diffère quant à sa taille, mais aussi quant à sa composition. En effet, puisque les immigrants et les résidents non permanents sont en moyenne plus jeunes, la forte réduction de la migration internationale prévue par le PNI 2025-2027 se traduira par une population totale plus âgée, par comparaison au statu quo.
Par ailleurs, étant donné que les jeunes sont plus susceptibles de participer au marché du travail, la différence de la composition selon l’âge amplifie la réduction de l’offre de main‑d’œuvre. Globalement, nous estimons que le PNI 2025-2027 entraînerait une réduction de 1,3 milliard des heures travaillées en 2027, 93 % de cette réduction étant attribuable au choc démographique.
Bureau du directeur parlementaire du budget
Bureau du directeur parlementaire du budget
Dans le scénario du PNI 2025-2027, la baisse de l’offre de main-d’œuvre entraîne une hausse des salaires de 0,6 % en moyenne de 2025 à 2027. Toutefois, au cours de la même période, la consommation des ménages totale diminue de 2,0 % en moyenne, la taille de la population étant moindre.
Nous estimons que les nouvelles politiques d’immigration présentées dans le PNI 2025‑2027 entraîneraient une baisse du PIB réel qui atteindrait 1,7 % en 2027 (tableau 1). Cependant, en raison du choc démographique, il en résulterait aussi une hausse de 1,4 % du PIB par habitant.
Dans l'hypothèse d’une réduction nette de l’offre excédentaire, le PNI 2025-2027 augmenterait de 0,1 % en moyenne l’inflation du PIB de 2025 à 2027.
Dans l’ensemble, nous estimons que les nouvelles cibles d’immigration entraîneraient une baisse du PIB nominal – la mesure la plus importante de l’assiette fiscale du gouvernement – de l’ordre de 37 milliards de dollars en moyenne de 2025 à 2027.
Les estimations figurant dans la présente analyse sont directement liées aux projections démographiques présentées dans le PNI 2025-2027 du gouvernement. Comme nous jugeons qu’un risque significatif s’applique à ces projections démographiques, l’incidence économique des nouvelles politiques d’immigration, telle qu’elle est énoncée ci-dessus, est incertaine.
Communications
Infographie
Citation
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Ces nouvelles cibles d’immigration du gouvernement auront un impact négatif de 1,7 % sur le PIB réel 2027. Cependant, en raison de l'important choc démographique, le PIB par habitant devrait augmenter de 1,4 % pour la même période.
Directeur parlementaire du budget