[{"label":"Accueil","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr"},{"label":"Publications","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/publications"},{"label":"Budget de 2023 : enjeux pour les parlementaires","url":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/publications\/RP-2324-003-S--budget-2023-issues-parliamentarians--budget-2023-enjeux-parlementaires"}]

Budget de 2023 : enjeux pour les parlementaires

Le présent rapport fait ressortir les faits saillants du budget de 2023 pour aider les parlementaires dans leurs délibérations budgétaires.

Résumé

Le présent rapport fait ressortir les faits saillants du budget de 2023 pour aider les parlementaires dans leurs délibérations budgétaires.

Perspectives économiques

Dans l’ensemble, les perspectives de croissance du produit intérieur brut réel de 2023 à 2027 présentées dans le budget de 2023 sont légèrement plus faibles par rapport aux perspectives de mars du DPB. La croissance annuelle moyenne s’établit respectivement à 1,6 % et 1,7 %. Cette légère différence est attribuable à des perspectives plus faibles à court terme, qui comprennent une « récession modérée » en 2023, tandis que les perspectives de mars du DPB projetaient une stagnation de l’économie au cours de l’année.

La prévision du secteur privé pour le PIB nominal – la mesure la plus globale de l’assiette fiscale du gouvernement – s’établit à 29 milliards de dollars (0,9 %) de moins par année, en moyenne, de 2023 à 2027, par rapport aux perspectives du DPB de mars. Cette différence représente principalement des perspectives à court terme inférieures pour l’inflation du PIB et la croissance du PIB réel en 2023 projetées par les économistes du secteur privé dans l’enquête de février du ministère des Finances.

Perspectives financières

Par rapport à l’Énoncé économique de l’automne de 2022 (EEA), le budget de 2023 comprenait de nouvelles mesures nettes d’une valeur de 42,9 milliards de dollars de 2022-2023 à 2027-2028. Il s’agit d’une augmentation des nouvelles dépenses (nettes) de 22,0 milliards de dollars par rapport aux perspectives de mars du DPB, qui comprenaient un nouveau financement de 20,4 milliards de dollars pour les soins de santé annoncé de nouveau dans le budget de 2023.

Sur une base comparable (c’est-à-dire notre projection de mars ajustée en fonction des nouvelles mesures), les déficits budgétaires projetés par le DPB sont, dans l’ensemble, conformes aux perspectives présentées dans le budget de 2023.

Nouvelles mesures

Les révisions apportées aux perspectives économiques du secteur privé et l’évolution de la situation financière dans le budget de 2023 donnent lieu à des perspectives inférieures pour le solde budgétaire de 26,1 milliards de dollars (ou 4,4 milliards de dollars par année, en moyenne) de 2022-2023 à 2027-2028 par rapport à l’EEA de 2022. Il s’agit de la première fois depuis le budget de 2021 où le gouvernement revoit à la baisse ses perspectives pour le solde budgétaire avant d’inclure les nouvelles mesures.

En outre, le gouvernement a annoncé de nouvelles dépenses de l’ordre de 69,7 milliards de dollars (mesurées sur une base brute), qui sont en partie contrebalancées par des mesures d’augmentation des recettes de 14,0 milliards de dollars et des mesures de réduction des dépenses de 12,8 milliards de dollars. Sur une base nette, les nouvelles mesures réduisent le solde budgétaire de 42,9 milliards de dollars (ou 7,2 milliards de dollars par année en moyenne) de 2022-2023 à 2027-2028.

Examens des dépenses

Le budget de 2023 ne présente aucune évaluation de l’efficacité des programmes que le gouvernement a lancée dans le budget de 2022 dans le cadre du volet 1 de son examen exhaustif des politiques stratégiques. Or, le budget de 2023 a effectivement annoncé le lancement « d’examens de l’efficacité des programmes au sein du gouvernement », le premier devant porter sur « la formation professionnelle et les programmes destinés aux jeunes » afin de déterminer « si des améliorations peuvent être apportées ».

Outre le fait de proposer de réduire les dépenses en services de consultation, en services professionnels et en déplacements (d’« environ 15 % »), le budget de 2023 ne détermine pas de possibilité d’économiser et de réaffecter les ressources « de façon à adapter les activités et les programmes gouvernementaux à la nouvelle réalité post-pandémique » sous le volet 2 de l’examen exhaustif des politiques stratégiques lancé dans le budget de 2022.

Cible budgétaire

Le budget de 2023 réaffirme l’engagement du gouvernement à l’égard de sa cible budgétaire, à savoir la réduction de la dette fédérale en tant que proportion de l’économie à moyen terme. À la lumière des perspectives dans le budget de 2023, le ratio de la dette fédérale au PIB devrait augmenter temporairement et demeurer au-dessus de son niveau de 2022-2023 pendant deux ans avant de baisser graduellement à moyen terme.

Selon l’hypothèse du statu quo, c’est-à-dire sans mesures supplémentaires et compte tenu des résultats économiques possibles entourant les perspectives du secteur privé, nous estimons qu’il y a 70 % de chances qu’en 2027‑2028, le ratio de la dette au PIB soit inférieur à son niveau de référence de 42,4 % de 2022‑2023.

Transparence budgétaire

Mesures exemptes de détails

Dans le budget de 2023, le gouvernement a cerné de nouvelles mesures « non annoncées » de 798 millions de dollars, sur une base nette, de 2022‑2023 à 2027-2028. En valeur absolue, il s’agit de décisions relatives aux recettes ou aux dépenses de plus de 12 milliards de dollars sur lesquelles aucun détail précis n’est donné.

À cause de ce manque de transparence, il est difficile pour les parlementaires et le public d’examiner scrupuleusement les plans de dépenses du gouvernement et de rapprocher les montants provisionnés précédemment et leur annonce.

Harmonisation de l’information financière

Le budget de 2023 a été déposé un mois après le plan des dépenses du gouvernement et le Budget principal des dépenses de 2023-2024, ce qui signifie que ce dernier ne contient pas les dépenses supplémentaires de 9,8 milliards de dollars pour les mesures budgétaires.

Conformément au mandat du directeur parlementaire du budget consistant à promouvoir la transparence budgétaire, il est recommandé que le Parlement envisage d’adopter un nouveau cadre législatif ou administratif en vue d’accroître la transparence et la compréhension pour les parlementaires et le public. Dans ce cas, le fait de déposer le budget à une date fixe plus tôt dans l’année pourrait garantir une meilleure harmonisation entre les divers rapports financiers du gouvernement.

Perspectives économiques

Les perspectives économiques présentées dans le budget de 2023 se fondaient sur l’enquête de février 2023 menée par le ministère des Finances Canada auprès d’économistes du secteur privé. Le tableau 1 présente une comparaison de haut niveau des prévisions moyennes du secteur privé indiquées dans le budget de 2023 et les Perspectives économiques et financières (PEF) du directeur parlementaire du budget publiées le 2 mars, qui intégraient des données allant jusqu’au 21 février inclusivement[^1].

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

\* Les chiffres ont été rajustés afin de tenir compte des Comptes nationaux pour le quatrième trimestre de 2022 et de révisions historiques. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Dans l’ensemble, les perspectives de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 2023 à 2027 présentées dans le budget de 2023 sont légèrement plus faibles par rapport aux perspectives de mars du DPB. La croissance annuelle moyenne s’établit respectivement à 1,6 % et 1,7 %[^2]. Cette légère différence est attribuable à des perspectives plus faibles à court terme, qui comprennent une « récession modérée » en 2023, tandis que les perspectives de mars du DPB projetaient une stagnation de l’économie au cours de l’année[^3].

La prévision du secteur privé pour le PIB nominal – la mesure la plus globale de l’assiette fiscale du gouvernement – s’établit à 29 milliards de dollars (0,9 %) de moins par année, en moyenne, de 2023 à 2027, par rapport aux perspectives du DPB de mars. Cette différence représente principalement des perspectives à court terme inférieures pour l’inflation du PIB et la croissance du PIB réel en 2023 projetées par les économistes du secteur privé dans l’enquête de février du ministère des Finances.

Dans le budget de 2023, les perspectives du secteur privé pour le taux de chômage sont invariablement plus élevées que la projection du DPB (0,2 point de pourcentage en moyenne). Cela dit, dans l’ensemble, les économistes du secteur privé prévoient une croissance de l’emploi plus rapide à moyen terme. Par conséquent, le taux de chômage plus élevé indiqué dans le budget de 2023 reflète la plus grande participation à la population active qui sous-tend les prévisions du secteur privé.

Les perspectives pour les taux des bons du Trésor à trois mois de 2023 à 2027 présentés dans le budget de 2023 (3,0 % en moyenne) sont conformes aux PEF de mars du DPB, ce qui donne à penser que les points de vue sur la trajectoire future du taux directeur de la Banque du Canada sont semblables. Or, les perspectives du secteur privé pour le taux de rendement des obligations du gouvernement à 10 ans présentées dans le budget de 2023 sont invariablement inférieures à la projection du DPB (3,0 % par rapport à 3,3 % en moyenne).

Perspectives financières

Par rapport à l’Énoncé économique de l’automne de 2022 (EEA), le budget de 2023 comprenait de nouvelles mesures nettes d’une valeur de 42,9 milliards de dollars de 2022-2023 à 2027-2028. Il s’agit d’une augmentation des nouvelles dépenses (nettes) de 22,0 milliards de dollars[^4] par rapport aux perspectives de mars du DPB, qui comprenaient un nouveau financement de 20,4 milliards de dollars pour les soins de santé annoncé de nouveau dans le budget de 2023.

Sur une base comparable (c’est-à-dire notre projection de mars ajustée en fonction des nouvelles mesures), les déficits budgétaires projetés par le DPB sont, dans l’ensemble, conformes aux perspectives présentées dans le budget de 2023 (tableau 2).

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

\* Ajusté en fonction des mesures qui faisaient déjà partie des perspectives du DPB de mars. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Or, même si les perspectives pour le solde budgétaire sont en moyenne assez semblables, on constate certaines différences importantes.

En 2022-2023, le solde budgétaire rajusté du DPB indique un déficit plus élevé, ce qui est principalement attribuable à l’inclusion de réductions de dépenses de 9,0 milliards de dollars dans le budget de 2023 qui n’étaient pas prévues au moment où nous avons établi nos perspectives. Ces réductions des dépenses sont en grande partie compensées par notre estimation plus élevée des recettes fiscales en cours d’exercice[^5].

Au cours du reste de la période de projection, les perspectives révisées du DPB pour le solde budgétaire indiquent en moyenne des déficits légèrement inférieurs par rapport au budget de 2023, ce qui s’explique par une légère augmentation des recettes projetées et une baisse des dépenses.

Nouvelles mesures

Les révisions apportées aux perspectives économiques du secteur privé et l’évolution de la situation financière dans le budget de 2023 donnent lieu à des perspectives inférieures pour le solde budgétaire de 26,1 milliards de dollars (ou 4,4 milliards de dollars par année, en moyenne) de 2022-2023 à 2027-2028 par rapport à l’EEA de 2022[^6]. Il s’agit de la première fois depuis le budget de 2021 où le gouvernement revoit à la baisse ses perspectives pour le solde budgétaire avant d’inclure les nouvelles mesures.

En outre, le gouvernement a annoncé de nouvelles dépenses de l’ordre de 69,7 milliards de dollars (mesurées sur une base brute), qui sont en partie contrebalancées par des mesures d’augmentation des recettes de 14,0 milliards de dollars et des mesures de réduction des dépenses de 12,8 milliards de dollars. Sur une base nette, les nouvelles mesures réduisent le solde budgétaire de 42,9 milliards de dollars (ou 7,2 milliards de dollars par année en moyenne) de 2022-2023 à 2027-2028 (tableau 3).

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

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Bureau du directeur parlementaire du budget

Le montant brut des nouvelles mesures comprend l’incidence budgétaire nette des mesures non annoncées (mesures non divulguées pour des raisons de confidentialité). Ces montants comprennent des mesures qui réduisent les dépenses ou augmentent les recettes. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

Dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022, le gouvernement avait fait une provision de 8,5 milliards de dollars en dépenses supplémentaires de 2022-2023 à 2027-2028 « en prévision des pressions qui devraient se manifester à court terme ». Toutefois, le gouvernement n’a fourni aucun détail sur cette provision, si ce n’est qu’il a indiqué de manière tautologique dans l’EEA qu’elle concerne « les contraintes qui devraient se concrétiser à court terme ».

Dans le budget de 2023, le gouvernement a cerné des mesures « hors cycle » de 4,8 milliards de dollars (c’est-à-dire les mesures prises depuis l’EEA de 2022 hormis le budget de 2023) qui provenaient de la provision en prévision des pressions qui devraient se manifester à court terme. Le reste de la provision (3,7 milliards de dollars) n’a pas été dépensé, ce qui contribue à la baisse des déficits budgétaires au cours de la période de projection[^7].

En l’absence de ces 42,9 milliards de dollars de nouvelles dépenses (nettes), le déficit budgétaire serait inférieur de 7,2 milliards de dollars chaque année, en moyenne, de 2022-2023 à 2027-2028, et le ratio de la dette au PIB serait inférieur de 1,3 point de pourcentage en 2027-2028 à la projection du budget de 2023, toutes choses étant égales par ailleurs[^8].

Depuis le budget de 2021, le gouvernement a projeté une nouvelle marge de manœuvre financière totale de 231,5 milliards de dollars[^9], dont plus de 70 % (168,1 milliards de dollars) ont été utilisés afin de financer de nouvelles mesures non liées à la COVID‑19 de 2022-2023 à 2027-2028 (tableau 4).

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Les montants du budget de 2022 et de la Mise à jour économique et budgétaire de 2021 s’appliquent aux exercices 2021-2022 à 2026-2027 et 2021-2022 à 2025 2026, respectivement. Les montants de l’EEA de 2022 et du budget de 2023 s’appliquent aux exercices 2022-2023 à 2027-2028. Une marge de manœuvre financière négative indique une détérioration du solde budgétaire. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

En l’absence de nouvelles mesures non liées à la COVID-19 depuis le budget de 2021[^10], le déficit budgétaire de 2022-2023 à 2027-2028 serait inférieur de 25,9 milliards de dollars par année, en moyenne, et le ratio de la dette au PIB serait inférieur de 4,7 points de pourcentage en 2027-2028 à la projection du budget de 2023, toutes choses étant égales par ailleurs[^11].

Examens des dépenses

Dans le budget de 2022, le gouvernement a annoncé le lancement d’un « examen exhaustif des politiques stratégiques » qui comprenait deux volets. Le volet 1 « évaluera l’efficacité des programmes », tandis que le volet 2 « permettra de déterminer les possibilités d’économiser et de réaffecter les ressources ». En outre, le gouvernement s’est engagé à présenter une mise à jour sur cet examen dans le budget de 2023. Dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022, le gouvernement a réitéré le lancement de son examen exhaustif et s’est engagé à donner d’autres détails dans le budget de 2023.

Cependant, le budget de 2023 ne fait pas référence à l’« examen exhaustif des politiques stratégiques » du gouvernement et propose plutôt de « recentrer les dépenses gouvernementales » par l’intermédiaire de réductions des dépenses prédéterminées[^12].

Le budget de 2023 ne présente aucune évaluation de l’efficacité des programmes que le gouvernement a lancée dans le budget de 2022 dans le cadre du volet 1 de son examen exhaustif. Or, le budget de 2023 a effectivement annoncé le lancement « d’examens de l’efficacité des programmes au sein du gouvernement », le premier devant porter sur « la formation professionnelle et les programmes destinés aux jeunes » afin de déterminer, d’ici le budget de 2024, « si des améliorations peuvent être apportées ».

Outre le fait de proposer de réduire les dépenses en services de consultation, en services professionnels et en déplacements (d’« environ 15 % »), le budget de 2023 ne détermine pas de possibilité d’économiser et de réaffecter les ressources « de façon à adapter les activités et les programmes gouvernementaux à la nouvelle réalité post-pandémique » sous le volet 2 de l’examen exhaustif des politiques stratégiques lancé dans le budget de 2022[^13].

N’oublions pas que le gouvernement n’a pas mené l’autre examen des dépenses qu’il a annoncé dans le budget de 2022 (« Réduire les dépenses prévues dans le contexte d’une relance plus forte »). Comme le DPB l’a indiqué dans son rapport sur l’Énoncé économique de l’automne de 2022[^14], cet examen des dépenses prévoyait des économies ciblées de 3 milliards de dollars de 2023-2024 à 2026‑2027, qui ont été « réalisées » grâce à des dépenses moins élevées que prévu de 3,8 milliards de dollars pour certaines mesures de soutien liées à la COVID-19 au cours de l’exercice précédent, soit 2021-2022.

Dans le cadre des examens liés au recentrage des dépenses gouvernementales, le budget de 2023 cible des économies de 15,4 milliards de dollars de 2023-2024 à 2027-2028, dont 6,4 milliards de dollars d’économies supplémentaires par rapport à l’EEA de 2022 et au budget de 2022 (tableau 5).

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

* L’économie de 3,8 milliards de dollars a été « réalisée » grâce à des dépenses moins élevées que prévu pour certaines mesures de soutien à COVID-19 en 2021-2022.

En plus de recentrer les dépenses gouvernementales dans le budget de 2023, le gouvernement entend « [r]éorienter des dépenses précédemment annoncées ». Des réductions des dépenses de 6,5 milliards de dollars (de façon cumulative de 2022-2023 à 2027-2028) ont été ciblées, des dépenses de 3,5 milliards de dollars, en 2023‑2024 seulement, n’étant plus nécessaires[^15]. Les parlementaires voudront peut-être en savoir plus sur le processus de planification du gouvernement qui a mené à la mauvaise affectation de ces dépenses et à l’état ou aux résultats des programmes touchés (s’il y a lieu).

Cible budgétaire

Le budget de 2023 réaffirme l’engagement du gouvernement à l’égard de sa cible budgétaire, à savoir la réduction de la dette fédérale en tant que proportion de l’économie à moyen terme. À la lumière des perspectives présentées dans le budget de 2023, le ratio de la dette fédérale au PIB devrait augmenter temporairement et demeurer au-dessus de son niveau de 2022-2023 de 42,4 % pendant deux ans avant de baisser graduellement à moyen terme pour s’établir à 39,9 % en 2027-2028.

Étant donné les perspectives économiques du secteur privé et la projection budgétaire du gouvernement présentées dans le budget de 2023, nous avons conçu des distributions des résultats possibles futurs, au moyen de nos sensibilités des perspectives financières, afin de calculer des intervalles de confiance.

Selon l’hypothèse du statu quo, c’est-à-dire sans mesures supplémentaires et compte tenu des résultats économiques possibles entourant les perspectives du secteur privé, nous estimons qu’un intervalle de confiance de 70 % pour le ratio de la dette fédérale au PIB en 2027-2028 se situerait à environ 5 points de pourcentage (figure 1).

Finances Canada

Statistique Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Finances Canada

Statistique Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Les séries sont présentées sur la base d’un exercice (2022 correspond à l’exercice 2022-2023). La période de prévision va de 2022‑2023 à 2027‑2028. La ligne rouge correspond au niveau de base du ratio de la dette fédérale au PIB en 2022‑2023.

Nous estimons qu’il y a 70 % de chances qu’en 2027‑2028, le ratio de la dette au PIB soit inférieur à son niveau de référence de 42,4 % de 2022‑2023.

Selon l’hypothèse du statu quo, nous estimons qu’avec une confiance de 70 %, le solde budgétaire en 2027‑2028 se situerait entre un déficit de 42,9 milliards de dollars et un excédent de 14,3 milliards de dollars, avec une probabilité de 30 % d’un budget équilibré ou mieux.

Nous élaborons aussi des intervalles de confiance pour le ratio du service de la dette du gouvernement (c’est-à-dire, les frais de la dette publique par rapport aux recettes fiscales), ce qui fournit une mesure plus utile de la capacité du service de la dette par rapport au ratio de la dette au PIB[^16]. À la lumière des perspectives indiquées dans le budget de 2023, le ratio du service de la dette devrait augmenter, passant de 9,3 % en 2022-2023 à 11,6 % en 2024-2025, avant de se stabiliser à environ 11,2 % par la suite.

Selon l’hypothèse du statu quo, nous estimons qu’un intervalle de confiance de 70 % pour le ratio du service de la dette en 2027-2028 se situerait à environ 1,5 point de pourcentage (figure 2). En outre, pour une année donnée, nous estimons qu’il est extrêmement probable que le ratio du service de la dette dépasse de beaucoup son niveau d’avant la pandémie, de 8,7 % en 2019-2020.

4567891011121314201620172018201920202021202220232024202520262027% du total des recettes fiscalesIntervalle de confiance à 70 %Intervalle de confiance à 50 %Intervalle de confiance à 30 %Ratio du service de la detteBudget de 2023
Intervalles de prévision du ratio du service de la dette

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Finances Canada

Bureau du directeur parlementaire du budget

Les séries sont présentées sur la base d’un exercice (2022 correspond à l’exercice 2022-2023). La période de prévision va de 2022‑2023 à 2027‑2028.

Transparence budgétaire

Mesures exemptes de détails

Depuis l’EEA de 2016, le gouvernement quantifie les décisions de dépenses « non annoncées » qui pourraient se rapporter soit à des dépenses prévues confidentielles, soit à des provisions pour des décisions anticipées du Cabinet[^17]. Dans le budget de 2023, le gouvernement a cerné de nouvelles mesures « non annoncées » de 798 millions de dollars, sur une base nette, de 2022-2023 à 2027-2028 (tableau 6). En valeur absolue, il s’agit de décisions relatives aux recettes ou aux dépenses de plus de 12 milliards de dollars sur lesquelles aucun détail précis n’est donné.

En outre, une fois que ces mesures seront annoncées (si elles le sont), la publication dans laquelle elles ont fait l’objet d’une provision au départ ne sera sans doute pas indiquée[^18]. À cause de ce manque de transparence, il est difficile pour les parlementaires et le public d’examiner scrupuleusement les plans de dépenses du gouvernement et de rapprocher les montants provisionnés précédemment et leur annonce.

Les parlementaires voudront peut-être demander que les provisions faites pour des décisions prévues du Cabinet soient présentées en tant que poste distinct dans la catégorie des mesures non annoncées. En outre, les parlementaires voudront peut-être aussi demander au gouvernement d’indiquer, une fois ces mesures annoncées, le budget ou l’énoncé dans lequel elles ont fait l’objet d’une provision.

Harmonisation de l’information financière

Le budget de 2023 a été déposé un mois après le plan des dépenses du gouvernement et le Budget principal des dépenses de 2023-2024, ce qui signifie que ce dernier ne contient pas les dépenses supplémentaires de 9,8 milliards de dollars pour les mesures budgétaires.

De même, les plans ministériels de 2023, qui décrivent les priorités ministérielles et exposent les programmes et les besoins en ressources pour les trois prochaines années, ont été déposés presque trois semaines avant le budget. Ils ne contiennent donc pas de renseignements sur les nouvelles dépenses budgétaires de 34,4 milliards de dollars engagées de 2023-2024 à 2025-2026.

Étant donné le manque d’harmonisation entre ces rapports financiers – et conformément au mandat du directeur parlementaire du budget consistant à promouvoir la transparence budgétaire –, il est recommandé que le Parlement envisage d’adopter un nouveau cadre législatif ou administratif en vue d’accroître la transparence et la compréhension pour les parlementaires et le public. Dans ce cas, le fait de déposer le budget à une date fixe plus tôt dans l’année pourrait garantir une meilleure harmonisation entre les divers rapports financiers du gouvernement.

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Communications

Citations

  • C’était la première fois depuis le budget de 2021 que le gouvernement corrige à la baisse ses prévisions d’équilibre budgétaire avant d’inclure de nouvelles mesures. À la suite de cette révision à la baisse, le gouvernement a annoncé 69,7 milliards de dollars en nouvelles dépenses, financés en partie par 14,0 milliards de dollars d’augmentation des recettes et par 12,8 milliards de dollars de mesures de restriction des dépenses.

  • Le budget de 2023 ne contient pas l’évaluation de l’efficacité des programmes que le gouvernement avait lancée dans le budget de l’an dernier en vertu de son examen exhaustif des politiques stratégiques. On n’y énonce pas non plus de possibilités d’économiser et de réaffecter les ressources afin d’adapter les programmes et activités du gouvernement à une nouvelle réalité postpandémie.

  • En dépit de cette hausse, le gouvernement réaffirme son engagement à réduire la dette fédérale en proportion de l’économie à moyen terme.

Yves Giroux
Directeur parlementaire du budget

Communiqué de presse

{"id":48,"created_at":"2023-04-11T14:18:04-04:00","updated_at":"2023-04-13T08:57:11-04:00","slug":"pbo-releases-independent-assessment-of-budget-2023-le-dpb-publie-une-evaluation-independante-du-budget-de-2023","title_en":"PBO releases independent assessment of Budget 2023","title_fr":"Le DPB publie une \u00e9valuation ind\u00e9pendante du budget de 2023","body_en":"The Parliamentary Budget Officer (PBO) today released his assessment of Budget 2023. The PBO\u2019s report highlights key issues arising from Budget 2023 to assist parliamentarians in their budgetary deliberations.\n\nRevisions to the private sector economic outlook and fiscal developments in Budget 2023 lower the Government\u2019s outlook for the budgetary balance by $26.1 billion over 2022-23 to 2027-28 relative to its 2022 Fall Economic Statement.\n\n\u201cThis was the first time since Budget 2021 that the Government revised down its outlook for the budgetary balance prior to including new measures. Following this downward revision, the Government announced $69.7 billion in new spending that was partially financed by $14.0 billion in revenue raising measures and by $12.8 billion in spending restraint measures,\u201d says PBO Yves Giroux.\n\nThe PBO\u2019s report mentions the cancellation of the $9 billion comprehensive Strategic Policy Review launched in last year\u2019s budget. \u201cBudget 2023 does not provide an assessment of program effectiveness that the Government launched in last year\u2019s budget under its comprehensive Strategic Policy Review, nor in my view does it identify opportunities to save and reallocate resources \u2018to adapt government programs and operations to a new post-pandemic reality\u2019,\u201d adds Mr. Giroux.\n\nBudget 2023 did, however, announce the introduction of \u201ccross-government program effectiveness reviews,\u201d with the first review examining \u201cskills training and youth programming\u201d to determine \u201cwhether improvements can be made\u201d and proposed to reduce spending on items such as consulting, other profession services and travel.\n\nBased on the outlook in Budget 2023, the federal debt-to-GDP ratio is projected to increase temporarily, remaining above its 2022-23 level for two years, before gradually declining over the medium term. \u201cDespite this increase, the Government has reaffirmed the commitment to its fiscal anchor of reducing the federal debt as a share of the economy over the medium term,\u201d adds Mr. Giroux.","body_fr":"Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publi\u00e9 aujourd\u2019hui son \u00e9valuation du budget de 2023. Dans cette \u00e9valuation, il r\u00e9v\u00e8le les principales consid\u00e9rations que suscite le budget afin d\u2019aider les parlementaires dans leurs d\u00e9lib\u00e9rations budg\u00e9taires.\n\nEn raison des r\u00e9visions des perspectives \u00e9conomiques du secteur priv\u00e9 et de l\u2019\u00e9volution de la situation financi\u00e8re, les pr\u00e9visions du gouvernement quant \u00e0 l\u2019\u00e9quilibre budg\u00e9taire sont r\u00e9duites de 26,1 milliards de dollars sur la p\u00e9riode 2022-2023 \u00e0 2027-2028 par rapport \u00e0 l\u2019\u00c9nonc\u00e9 \u00e9conomique de l\u2019automne 2022.\n\n\u00ab C\u2019\u00e9tait la premi\u00e8re fois depuis le budget de 2021 que le gouvernement corrige \u00e0 la baisse ses pr\u00e9visions d\u2019\u00e9quilibre budg\u00e9taire avant d\u2019inclure de nouvelles mesures. \u00c0 la suite de cette r\u00e9vision \u00e0 la baisse, le gouvernement a annonc\u00e9 69,7 milliards de dollars en nouvelles d\u00e9penses, financ\u00e9s en partie par 14,0 milliards de dollars d\u2019augmentation des recettes et par 12,8 milliards de dollars de mesures de restriction des d\u00e9penses \u00bb, a affirm\u00e9 le DPB .\n\nDans son rapport, le DPB souligne que l\u2019examen exhaustif des politiques strat\u00e9giques de 9 milliards de dollars lanc\u00e9 dans le budget de l\u2019ann\u00e9e derni\u00e8re a \u00e9t\u00e9 annul\u00e9. \u00ab Le budget de 2023 ne contient pas l\u2019\u00e9valuation de l\u2019efficacit\u00e9 des programmes que le gouvernement avait lanc\u00e9e dans le budget de l\u2019an dernier en vertu de son examen exhaustif des politiques strat\u00e9giques. On n\u2019y \u00e9nonce pas non plus de possibilit\u00e9s d\u2019\u00e9conomiser et de r\u00e9affecter les ressources \u201cafin d\u2019adapter les programmes et activit\u00e9s du gouvernement \u00e0 une nouvelle r\u00e9alit\u00e9 postpand\u00e9mie,\u201d \u00bb a ajout\u00e9 M. Giroux. \n\nDans le budget de 2023, on annon\u00e7ait cependant l\u2019instauration d\u2019examens de l\u2019efficacit\u00e9 des programmes \u00e0 l\u2019\u00e9chelle du gouvernement, le premier examen portant sur la formation professionnelle et les programmes pour jeunes, et servant, le cas \u00e9ch\u00e9ant, \u00e0 d\u00e9terminer des am\u00e9liorations possibles, et on proposait de r\u00e9duire les d\u00e9penses en mati\u00e8re de consultants, d\u2019autres services professionnels et de d\u00e9placements.\n\nEn s\u2019appuyant sur les pr\u00e9visions du budget de 2023, le DPB affirme croire que le ratio de la dette f\u00e9d\u00e9rale au PIB devrait augmenter temporairement et demeurer sup\u00e9rieur \u00e0 celui de 2022-2023 pour les deux prochaines ann\u00e9es, avant de baisser progressivement \u00e0 moyen terme. \u00ab En d\u00e9pit de cette hausse, le gouvernement r\u00e9affirme son engagement \u00e0 r\u00e9duire la dette f\u00e9d\u00e9rale en proportion de l\u2019\u00e9conomie \u00e0 moyen terme \u00bb, a ajout\u00e9 M. Giroux.","release_date":"2023-04-13T09:00:00-04:00","is_published":"2023-04-13T08:57:11-04:00","internal_id":"COM-2324-048","permalinks":{"en":{"website":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/en\/blog\/news-releases--communiques-de-presse\/pbo-releases-independent-assessment-of-budget-2023-le-dpb-publie-une-evaluation-independante-du-budget-de-2023"},"fr":{"website":"https:\/\/www.pbo-dpb.ca\/fr\/blog\/news-releases--communiques-de-presse\/pbo-releases-independent-assessment-of-budget-2023-le-dpb-publie-une-evaluation-independante-du-budget-de-2023"}},"pivot":{"publication_id":739,"news_release_id":48}}