Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié aujourd’hui ses perspectives économiques et financières. Ce rapport fournit des prévisions de référence aux parlementaires pour les aider à évaluer les résultats économiques et financiers des politiques en vigueur.
Selon les prévisions du DPB, le Canada connaîtra une faible croissance économique en 2024 : la croissance trimestrielle du PIB réel se situera à environ 1 % (taux annuels), tandis que le taux de chômage atteindra 5,9 % au cours du deuxième semestre de l’année.
« Nous nous attendons à ce que la politique monétaire restrictive limite la croissance des dépenses de consommation pendant le premier trimestre et à ce qu’elle freine l’investissement résidentiel tout au long de l’année », affirme le DPB, Yves Giroux. « À mesure que l’offre excédentaire au sein de l’économie augmente et que les prix des produits de base continuent de diminuer, l’inflation de l’indice des prix à la consommation devrait revenir à sa cible de 2 % d’ici la fin de 2024 », ajoute M. Giroux.
D’après les prévisions du DPB, la croissance annuelle du PIB réel en 2025 atteindra 2,4 %, aidée par la forte hausse des dépenses de consommation et la reprise des investissements dans les stocks. De 2026 à 2028, la croissance moyenne du PIB réel devrait être de 2,1 %, un taux supérieur à la croissance projetée de la production potentielle pour la même période.
Les perspectives du DPB tiennent compte des nouvelles mesures annoncées par le gouvernement dans son énoncé économique de l’automne 2023 et jusqu’au 1er février. Si les politiques actuelles sont maintenues, le DPB prévoit que le déficit atteindra 46,8 milliards de dollars (1,6 % du PIB) en 2023-2024 et que le ratio dette fédérale-PIB s’établira à 42,4 %.
« En excluant les mesures qui pourraient être incluses dans le Budget et en supposant que les mesures temporaires existantes prendront fin comme prévu, le déficit devrait descendre à 40,8 milliards de dollars en 2024-2025, tandis que le ratio dette fédérale-PIB augmentera à 42,5 %. Si les politiques actuelles sont maintenues, le déficit devrait diminuer à moyen terme pour atteindre 16,9 milliards de dollars (0,5 % du PIB) en 2028-2029 », explique le DPB, Yves Giroux.
Par rapport aux perspectives du DPB en octobre, les déficits budgétaires prévus sont supérieurs en moyenne de 7,9 milliards de dollars de 2023-2024 à 2028-2029. Cette augmentation s’explique surtout par une révision à la hausse des projections pour les dépenses de programme et des principaux transferts aux particuliers.
Dans son rapport, le DPB mentionne les risques et les incertitudes liés à ses perspectives. Si on fait abstraction des nouvelles mesures qui seront vraisemblablement annoncées dans le budget de 2024, les risques qui pèsent sur ses prévisions économiques et financières de référence sont à peu près équilibrés.
« Nous estimons toujours que le plus important risque à la baisse serait que la politique monétaire restrictive de la Banque du Canada ait des incidences plus grandes que prévu sur l’économie canadienne, notamment le logement, ce qui nuirait à celle-ci ainsi qu’aux finances fédérales », ajoute M. Giroux. « Le plus important risque à la hausse nous paraît être une augmentation plus élevée que prévu des exportations si la croissance du PIB réel des États-Unis ne ralentit pas aussi rapidement que nous nous y attendons ».