Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié aujourd’hui son analyse du coût du soutien accordé par le gouvernement pour la fabrication de batteries de véhicules électriques (VE) annoncée à ce jour pour Northvolt, Volkswagen et Stellantis-LGES. Ce rapport du DBP comporte également une estimation des seuils de rentabilité des subventions à la production annoncées.
À ce jour, les annonces d’aide financière du gouvernement pour la fabrication de batteries de VE ont été faites, pour la plupart, de façon isolée. Aucune estimation du coût total de l’aide accordée n’a été rendue publique. « Afin de faire preuve de davantage de transparence par rapport à ces annonces, nous fournissons une estimation du coût total de l’aide gouvernementale accordée pour la fabrication de batteries de VE, y compris les coûts annoncés et non annoncés », a déclaré le DPB, Yves Giroux.
« Nous estimons que le coût total de l’aide gouvernementale accordée à Northvolt, à Volkswagen et à Stellantis-LGES pour la fabrication de batteries de VE s’élèvera à 43,6 milliards de dollars au cours de la période de 2022-2023 à 2032-2033, ce qui représentera une augmentation de 5,8 milliards de dollars par rapport aux coûts annoncés de 37,7 milliards de dollars », a-t-il ajouté. Ces coûts non annoncés de 5,8 milliards de dollars représentent la perte de recettes fiscales pour les gouvernements fédéral, ontarien et québécois combinés.
Des coûts totaux de 43,6 milliards de dollars, le DPB estime que 26,9 milliards de dollars (62 %) des coûts seront assumés par le gouvernement fédéral, alors que 16,7 milliards de dollars (38 %) relèveront des gouvernements provinciaux de l’Ontario et du Québec. L’estimation du coût total par le DPB est subordonnée au maintien du crédit pour la production manufacturière de pointe (AMPC) des États-Unis (jusqu’à la fin de 2032) et à la réalisation des calendriers de production de batteries de VE fournis par Northvolt, Volkswagen et Stellantis-LGES.
En outre, le rapport indique que le gouvernement fédéral, utilisant la méthodologie du DPB, a estimé que le seuil de rentabilité atteindrait neuf ans pour la subvention à la production accordée à Northvolt. Or, « selon le calendrier de production annuel projeté de Northvolt, nous estimons à 11 ans le seuil de rentabilité de la subvention à la production de 4,6 milliards de dollars », a précisé M. Giroux.
« Nous estimons par ailleurs que le seuil de rentabilité de la subvention à la production de 13,2 milliards de dollars annoncée pour Volkswagen serait atteint en 15 ans, et en 23 ans pour la subvention à la production de 15 milliards accordée pour Stellantis-LGES. Ces chiffres sont cohérents avec notre estimation précédente (de 20 ans) qui était basée sur les calendriers de production combinés de ces entreprises ».