Le directeur parlementaire du budget (DPB) a rendu publique aujourd’hui son évaluation de la viabilité à long terme des finances publiques. Cette évaluation tient compte de toutes les mesures figurant dans les budgets fédéraux, provinciaux et territoriaux de 2024.
Le Rapport sur la viabilité financière du DPB pour 2024 conclut que la politique budgétaire actuelle, si elle est maintenue à long terme, est viable pour l’ensemble du secteur public, c’est-à-dire tant pour le gouvernement fédéral que pour les administrations infranationales et les régimes de retraite publics.
Selon nos estimations, la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement fédéral est désormais de 1,5 % du PIB, contre 1,7 % du PIB selon notre estimation précédente. Cet ajustement est dû à l’augmentation des dépenses de programmes qui fait plus que contrebalancer l’augmentation des recettes, ainsi qu’à une révision à la hausse du taux d’intérêt effectif, qui réduit la marge de manœuvre budgétaire pour le gouvernement fédéral. Cette marge de manœuvre n’inclut pas l’effet possible d’autres pressions financières, par exemple un accroissement des dépenses en matière de défense ou d’autres engagements des gouvernements qui ne sont pas reflétés dans leurs budgets.
Par rapport à la taille de l’économie canadienne, la dette nette de l’ensemble des administrations publiques devrait diminuer régulièrement à long terme en raison de la marge de manœuvre budgétaire au niveau fédéral et de l’augmentation de l’actif net des régimes de retraite publics.
En plus du gouvernement fédéral, le DPB constate que les gouvernements des provinces du Québec, de la Saskatchewan, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et de l’Alberta disposent tous d’une marge de manœuvre financière pour réduire les impôts ou augmenter les dépenses.
« Bien que nous ayons connu une croissance démographique record en 2023, nous devons garder à l’esprit que de nombreux Canadiens prendront leur retraite après leurs meilleures années de travail, ce qui se traduira par un ralentissement de la croissance de la main-d’œuvre et du PIB. Le vieillissement de la population exercera une pression financière accrue sur les programmes gouvernementaux tels que les soins de santé, la sécurité de la vieillesse et les prestations de retraite publiques », explique Yves Giroux, DPB.
Le rapport s’intéresse aussi au Régime de pensions du Canada et au Régime de rentes du Québec. Il conclut que les deux sont viables à long terme. À la lumière des projections actuelles et de la structure des deux régimes, les taux de cotisation actuels devraient suffire pour que le ratio des actifs nets de chacun par rapport au PIB demeure encore longtemps à un niveau supérieur à leur valeur de 2023 après 75 ans.
Le Rapport sur la viabilité financière du directeur parlementaire du budget sert à déterminer si des changements doivent être apportés à la politique financière afin d’éviter que la dette gouvernementale ne croisse de manière insoutenable, et à estimer l’ampleur des changements à apporter à la lumière du déséquilibre financier.
Un outil de recherche, RVF en un coup d’œil, est disponible pour visualiser et résumer les principaux facteurs de viabilité financière à long terme pour chaque province et territoire.