Le directeur parlementaire du budget (DPB) a publié un nouveau rapport dans lequel il évalue la viabilité financière de l’engagement que le Canada a pris de consacrer 2 % de son produit intérieur brut (PIB) à la défense d’ici 2032-2033, selon la cible fixée par l’OTAN.
En avril 2024, le gouvernement a publié une nouvelle politique de défense, intitulée Notre Nord, fort et libre : Une vision renouvelée pour la défense du Canada, qui prévoit que les dépenses en matière de défense atteindront 1,76 % du PIB d’ici 2029-2030.
Le gouvernement n’a publié aucun chiffre indiquant comment il compte atteindre la cible de 2 % d’ici 2032-2033. En outre, les chiffres utilisés pour les prévisions contenues dans Notre Nord, fort et libre : Une vision renouvelée pour la défense du Canada reposent sur des projections du PIB erronées.
« D’après notre analyse et des projections du PIB indépendantes, les plus récentes prévisions des dépenses militaires du gouvernement ne correspondront qu’à 1,58 % du PIB d’ici 2029 2030, ce qui signifie que les dépenses militaires devront être augmentées de 0,42 point de pourcentage du PIB au cours des trois années suivantes pour atteindre l'objectif en 2032-33 », explique M. Giroux.
Dans son rapport, le DPB évalue un scénario où les dépenses militaires prévues dans le cadre de la nouvelle politique du gouvernement se concrétisent tel que prévu jusqu’en 2029-2030 pour ensuite atteindre la cible de 2 % d’ici 2032-2033.
« Pour respecter la cible fixée par l’OTAN, les dépenses militaires du Canada doivent grimper à 81,9 milliards de dollars d’ici 2032-2033, soit près de deux fois plus que le montant de 41 milliards de dollars prévu pour 2024-2025 », affirme le DPB, Yves Giroux.
Malgré la hausse marquée des dépenses en matière de défense afin d’atteindre la cible de 2% de l’OTAN, le ratio de la dette au PIB devrait continuer de diminuer et atteindre 38,2 % d’ici 2032-2033, un peu au-dessus du niveau de référence de 36,6 %. Toutefois, le ratio du déficit au PIB est mis à plus rude épreuve et sera supérieur à 1 % dans les dernières années de la projection, compte tenu des dépenses additionnelles en matière de défense qui sont nécessaires pour respecter la cible de l’OTAN.